1 - Définition
Etymologiquement le mot "anthropologie" est formé
de deux termes d'origine grecque : "anthropos"
homme et "logos " discours ou étude, il s'agit
donc littéralement de l'étude de l'Homme sous tous
ses aspects biologique, psychologique, économique
et socio - culturel. Il est évident que prise
telle quelle, cette "anthropologie"est si vaste
qu'elle englobe une pluralités de sciences. C'est
pourquoi jusqu'à une époque très proche on
distinguait l'anthropologie physique,. étudiant
l'ensemble des caractères biologiques
(description, variation, évolution, transmission
héréditaire) et l'anthropologie sociale ou
culturelle ("anthropology " des auteurs
anglo-saxons) étudiant l'homme sur les plans
ethnographique et sociologique. Il faut noter l'importance de la crâniométrie : les différents paramètres crâniens pris en compte ( et confrontés deux à deux en un indice, de formule générale : paramètre 1 x 100 / paramètre 2 ), permettent d'établir le "portrait" morphologique cranio - facial du sujet. Classiquement on distingue 6 indices :
Pour plus de détails nous renvoyons le lecteur intéressé à :
L' étude morphologique est fondamentale dans une perspective évolutive de la lignée humaine, par ailleurs, elle permet, dans certains cas, l'examen de pièces osseuses anormales, examen qui entre dans le cadre de la bio - anthropologie paléopathologique ou plus simplement la paléopathologie. 2 -Les recherches du laboratoire en Anthropologie Anatomique 2.1 - Techniques anthropométriques En dehors des méthodes classiques de la bio - anthropologie morphologique, le laboratoire s'est intéressé à l'évolution de certaines techniques anthropométriques, ainsi qu' à la mise au point de nouvelles :
2.2 - Synthèse des résultats ( grandes lignes )
Le laboratoire s'intéresse à l’anthropologie de
populations anciennes, réparties des époques
protohistoriques au Moyen - Age, avec une
préférence marquée pour cette dernière
période. 2.2.1 - Populations protohistoriques Quatre gisements se rattachent à ces périodes :
L’abri du Rond - du - Lévrier [ Perrot ( R. ) et coll., 1976 - André ( M.), 1976 - Juillard ( J. ), 1976 ] C'est le plus ancien. Formé sous une coulée basaltique récente, il a révélé quatre niveaux :
niveau inférieur
datable du Néolithique final (4750 BP)
;
Le niveau chalcolithique est caractérisé par des
incinérations, contrastant avec les
inhumations des niveaux qui
l’encadrent.
Baumes - Chaudes,
donc proches des sujets des grottes de Lozère et
des anciens Méditerranéens cardiaux. Les brachycrânes ( type alpinoïdes ) apparaissent dès le Chalcolithique - Bronze Ancien et sont relativement plus primitifs que ceux rencontrés au Bronze Moyen, où ils se métissent, semble - t - il, avec des éléments dinaroïdes. L’Aven Plérimond [ Perrot (R.), 1969(2), 1971(2) - Perrot ( R.) et Morel ( P.), 1970 ]
Il est beaucoup plus récent car datable, d’après
les témoins archéologiques, de 2650 à 1550
BP. Le site d’Aulnat [ Perrot ( R. ), 1967, 1968, 1969(1), 1970(2) Perrot ( R. ) et Périchon (R. ), 1968, 1969(2)] Des éléments brachycrânes sont retrouvés sur ce site auvergnat ( daté de l’Age du Fer - La Tène ). Ce gisement celtique est surtout remarquable par une pratique funéraire concernant les très jeunes enfants (nouveau - nés à 6 mois) dont les restes ( parfois incinérés ) sont situés dans l’habitat ( fond de cabane ). L’observation de ces inhumations nous a conduit à conclure à des sacrifices rituels, hypothèse corroborée par les découvertes faites par d’autres auteurs sur des sites d’age équivalent. Les sépultures de Prétieux [ Perrot ( R. ) et Périchon (R. ), 1969(1)] L’incinération (qui caractérisait, le seul niveau Chalcolithique - Bronze ancien du Rond - du - Lévrier), est très poussée pour les sépultures de Prétieux. Là, l’étude du contenu de 2 vases funéraires ( datables également de La Tène ) a montré qu’ ils ne renfermaient chacun qu’un seul individu, d’une vingtaine d’années. Le bon état (relatif) de conservation de la partie droite de la tête, permet de supposer que les deux cadavres ont été, chaque fois, déposés sur le bûcher funéraire en décubitus latéral gauche. 2.2.2 - Populations historiques
Ce sont celles appartenant aux niveaux gallo -
romain et médiéval . Etant donné la solution de
continuité existant, de manière habituelle, entre
les deux, il était normal (et logique) de les
rassembler.
AIN : Murs - Gélignieux [
Perrot ( R. ) et Julliard ( A ), 1977
]
Creuzier - le Vieux [ Perrot ( R. ) et coll., 1978 - Soulier ( D. ), 1989, 1990 ]
Néris - les - Bains [
Perrot (R.) et Morel ( P.), 1971(2)
]
Saint - Georges de Vienne [ Jannet - Vallat ( M. ), 1979 - Aubail ( R. ) et Perrot ( R. ), 1980 ] Seyssinet - Pariset [ Perrot ( R.), 1970(1), 1973] LOIRE : Roanne [ Perrot ( R.), 1974(3)] Salt-en-Donzy [ Perrot (R. ) et Robin ( A. ), 1980] RHONE : Saint - Just de Lyon [ Blanc ( A.A. ), 1975)] Sarcophage gallo - romain du Musée de Fourvière, Lyon [ Cochet ( A. ) et Perrot ( R. ), 1980] SAONE - et - LOIRE : Tournus [ Perrot (R. ), 1971(1) ] Boyer [ Perrot (R. ) et coll., 1977]. A ces références françaises nous ajouterons, pour terminer, l’étude de l’importante nécropole britannique de Colchester [ Perrot ( R.) et Pionchon ( H. ), 1988 - Pionchon ( H.), 1989 ].
La population médiévale s’implante sur un fond
autochtone gallo - romain qui, lui - même, est la
résultante d’éléments locaux métissés à l’apport
romain.
Du point de vue phénotypologie, cinq groupements ont été repérés à Roanne : alpinoïde - méditerranoïde - nordique - dinaroïde - danubien. Pour les éléments nordiques et méditerranéens, seuls les hommes sont concernés ceci confirme qu’à Roanne, comme dans la plupart des nécropoles médiévales, les envahisseurs germains, Méditerranéo - nordiques plus ou moins brachycéphalisés, ont pris compagne sur place. L’élément dinaroïde est rencontré à Roanne comme il l’est, d’ailleurs, dans la plupart des autres sites médiévaux. Cette constatation pourrait confirmer l’hypothèse de R. Riquet, selon laquelle, les Dinariques vrais actuels seraient sans rapport génétique avec les Dinaroïdes néolithiques et apparaîtraient seulement au Moyen - Âge.
L’élément danubien est certainement, par contre,
une résurgence d’un vieux fond autochtone,
remontant au moins, jusqu’au Bronze dans le Massif
Central (abri du Rond - du - Lévrier). 2.2.3 - Particularités funéraires
Page mise à jour le 24/03/2015 |