1 - Définition Par reconstitution faciale on entend la méthode permettant, à partir d'un crâne, de retrouver le visage qui correspondait à l'individu de son vivant. 2 - But Il existe deux domaines précis d'application de la reconstitution faciale :
3 - Historique. Deux cheminements différents ont permis l'élaboration de procédés de reconstitution faciale d'un individu d'après son crâne. D'une part, la curiosité de connaître le visage véritable de personnages célèbres, dont on avait, par ailleurs, à la fois le squelette crânien et des portraits, d'autre part, le désir de voir à quoi ressemblaient les Hommes fossiles.
Dès la dernière moitié du
XIXe siècle, Welker
reconstitue le visage de
Schiller (1883), de
Raphaël (1884) et de Kant
(1888). De son côté, Hiss
dès 1895,
utilise les moyennes des
mesures de l'épaisseur de
la peau de cadavres de 24
hommes et de 4 femmes,
pour reconstituer le
visage de J.S.
Bach. On retrouve cette impossibilité, voire même amplifiée, chez ceux qui travaillent sur la reconstitution des traits faciaux de l'Homme Préhistorique. Dans les livres anciens ou dans les vieilles encyclopédies, il existe de nombreuses représentations de nos prédécesseurs, fruit de l'imagination de dessinateurs ou même d'érudits de l'époque. Ces fantaisies artistiques sont dénoncées par Marcellin Boule, en 1921: "quelques vrais savants ont publié les portraits en chair et en poils, non seulement d'Homo Neanderthalensis, dont on connaît suffisamment le squelette, mais encore de l'Homme de Piltdown, dont les débris sont fragmentaires " Pour Boulle, dans l'état des connaissances de son époque, on avait seulement le droit de reproduire un écorché : la physionomie, la présence ou l'absence de poils, étant laissées à l'imagination du lecteur, le scientifique n'ayant - en effet - aucune donnée pertinente qui lui permette de reconstituer ces éléments. C'est en URSS, une vingtaine d'années plus tard que, finalement, grâce à Michaïl M. Gerasimov, va naître une méthode fiable et précise dont la base est, également une mesure des tissus mous. Anthropologue, archéologue et sculpteur, Gérasimov commence ses recherches bien avant la seconde guerre mondiale. Malheureusement une grande partie de ses travaux est détruite lors du conflit, notamment les dessins et les données statistiques. Malgré tout, il peut publier l'essentiel de sa méthode en 1949 et plus particulièrement on 1955 sous le titre "La reconstitution du visage d'après le crâne". Il meurt on 1970, après avoir été de nombreuses années, Directeur de l'institut d'Ethnologie d'URSS, qui abritait justement le laboratoire de Reconstitution Plastique.
Cet historique ne saurait
être complet sans signaler
les travaux américains (
Krogman, 1962
-
Rhine et Campbell,
1980
-
Rhine et Moore,
1982
-
Gatliff, 1984 ) qui se
sont longtemps inspirés de
la méthode de Kollmann et
Buchly, avant de
développer une technique
plus originale.
4.1 - Genèse. En tant qu' Expert en Anthropologie Médico-légale près la Cour d'Appel de Lyon ( depuis 1970 ), Raoul Perrot a été régulièrement amené à déterminer, à partir de vestiges osseux inconnus, les quatre principaux paramètres de l'identification : sexe, âge, morphophénotype cutané ( "race") et taille. Très vite lui est apparu (comme à d'autres avant lui d'ailleurs ) le caractère incomplet de l'expertise : plusieurs individus peuvent correspondre au même signalement sans qu' il soit possible de savoir lequel est le bon. Aussi, très logiquement s'est imposée la nécessité de reconstituer les traits du visage, nécessité qui va rester à l'état de projet jusqu'en 1985. A cette date, Claire Desbois, étudiante en Chirurgie Dentaire, arrive au laboratoire, pour effectuer sa thèse (1986. La reconstitution du visage d’après le crâne. Thèse de Chirurgie dentaire, Lyon) dont le sujet porte, justement, sur les problèmes de reconstitution faciale ( ce sujet était proposé par Paul Libourel, Professeur à l'UFR d'Odontologie de Lyon et Expert en Odontologie légale près la Cour d'Appel de Lyon 1 ). Sa connaissance de la langue russe permet à Claire Desbois de traduire ( pour la première fois an France ) l'ouvrage fondamental de Gérasimov. L'année suivante, Claude Mallet, anthropologue associé depuis de longues dates au laboratoire, s'intéresse lui aussi à ces problèmes de reconstitution des traits du visage, en apportant sa connaissance de la Myostéonomie, branche nouvelle (dont il est d'ailleurs le créateur) et qui consiste à établir les liens entre l'importance fonctionnelle d'un muscle, ses insertions osseuses et les traits du visage. De cette association tripartite naît, en 1986, l'Equipe de Reconstitution Faciale et la méthode DMP. 4.3.1 - Préparation de la tête. 4.3.2 - Dessins du crâne au dioptrographe cubique. 4.3.3 - Anthropologie du crâne. 4.3.4 - Etablissement des contours du visage (l'importance des standards d'épaisseur) : influence de l' anatomie du crâne, de la corpulence et de l'âge sur l'épaisseur des tissus mous .
4.3.5. L'étude myostéonomique.
A titre d'illustration des différentes phases pratiques d'une reconstitution faciale.nous renvoyons le lecteur à l'affaire Claude F solutionnée grâce à cette technique. 5 - Enseignement de la reconstitution faciale. Dans le cadre du Master1 Recherche Biomédicale, le laboratoire avait la responsabilité administrative et pédagogique du cursus Anthropologie, Ethnologie et Sociologie de la Santé. Les étudiants choisisant le stage RB26 étaient amenés à reconstituer un visage à partir d'un crâne complet tiré au sort. Le laboratoire avait décidé dès 2009 de présenter sur son site [FACIOTHEQUE] les reconstitutions faciales réalisées chaque année.
Page révisée le 17/11/2014
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