PALEOBIOS, 20 / 2018 / Lyon-France ISSN 0294-121 X / ISSN 2259-986X
Annie Perraud 1-2, Michel Billard
2, Roger
Lichtenberg 3,
Raoul Perrot 2,
Cathy Vieillescazes 4 1 UMR
5140 : Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, Équipe Égypte Nilotique
et Méditerranéenne - Université Paul-Valéry - Montpellier 3 2 Laboratoire
d’Anthropologie Anatomique et de Paléopathologie de Lyon 3 Ancien
Chef du service de Radiologie de l’Institut Arthur Vernes, à Paris 6e
4 UMR IMBE, Ingénierie de la restauration des patrimoines naturel et
culturel, Avignon Université/CNRS/IRD/ Aix -Marseille Univ. 5 Contact :
annieperraud@aol.com Ce travail a bénéficié du soutien du LabEx ARCHIMEDE au titre du
programme "Investissement d’Avenir" ANR-11-LABX-0032-01. Projet Human Egyptian LYon COnfluences Mummies (HELYCOM) - Mourir pour
renaître, sous la direction du Pr Marc Gabolde Iconographie :
©
HELYCOM-Mourir pour renaître /Annie Perraud Résumé : Le crâne d’une jeune femme, découvert sur la nécropole égyptienne prédynastique de Rôda par Lortet, a été l’objet de nombreuses polémiques entre scientifiques, au début du XXe siècle. L'objet de cet article est, après avoir effectué une étude anthropologique détaillée, de rassembler les divers documents générés par l'interprétation des lésions osseueses et de tenter une démarche diagnostique à la lumière des connaissance actuelles. Mots-clés : Égypte prédynastique, nécropole de Rôda, anthropologie, radiologie, endoscopie, analyse chimique, paléopathologie, syphilis, Lyon Musée des Confluences, Charles-Louis
Lortet, Ernest Chantre, début du XXe siècle. Abstract: Modern
scientific advances, in the light of actual data of the diagnostic
approach in palaeopathology, on an Egyptian predynastic skull of Roda,
preserved at the Confluences Museum of Lyon
(under number 30000368)
and being the subject of a
serious controversy between Charles-Louis Lortet and Ernest Chantre in
the beginning of the XXth century. The young
woman’s skull, found in the Egyptian predynastic necropolis of Rôda by
Lortet, was the subject of several controversies between scientists, at the
beginning of the XXth century. The subject of this paper, after
carried out a detailed anthropological analysis, is to collect the various
documents created by the interpretation of the osseous lesions and to try a
diagnostic approach in the light of the actual knowledges. Key-words: Predynastic Egypt, necropolis of Rôda, anthropology, radiology, endoscopy, chemical analysis,
palaeopathology, syphilis, Lyon Confluences Museum, Charles-Louis Lortet, Ernest
Chantre, beginning of the
XXth century
1-Introduction La collection d’Ostéologie du
Centre de Conservation et d’Étude des Collections (CCEC) du musée des
Confluences, à Lyon, possède le crâne d’une jeune femme égyptienne
inventorié sous le numéro 30000368. Ce crâne appartient à la collection
rapportée d’Égypte par le Dr Charles-Louis Lortet, en 1907. Il a été découvert
à Rôda, en Haute-Égypte, dans une nécropole ancienne d’où proviennent deux
momies 1
datant du prédynastique (5500-3300). Une étiquette indique : Jeune
fille de 20 à 24 ans Rôda n° 1 Lortet 1907. Une inscription apposée sur le côté droit du crâne indique : Rôda (n° 1) Près Médamout Dr Lortet 1907 Hte-Égypte. La
querelle qui opposa Ch.-L. Lortet et E. Chantre2
pendant une année sur deux points précis 3
-
l’ancienneté du crâne et l’origine pathologique des lésions qu’il présentait - tourna
au règlement de compte et vit l’exclusion des deux protagonistes des postes qu’ils
occupaient au muséum d’Histoire naturelle de Lyon. Ce crâne est isolé de tout autre vestige
anatomique. Le projet de recherche Human
Egyptian LYon COnfluences Mummies (HELYCOM) - Mourir pour renaître a permis
de reprendre l’étude initiale de ce crâne, à la lumière des connaissances
scientifiques actuelles.
2- Matériel Le crâne de Rôda, objet de l’étude présentée aujourd’hui dans cet article, est conservé (sous le numéro d’inventaire 30000368) au Centre de Conservation et d’Etude des Collections (CCEC) du Musée des Confluences de Lyon. Avant d’aborder les résultats des recherches modernes présentées dans cet article il est important de rappeler l’historique de l’étude de ce crâne, qui met bien en valeur les polémiques soulevées, à l'époque, à la fois par la datation et par l'interprétation des lésions de la table externe de ce crâne! Le Pr Charles-Louis Lortet, premier
doyen de la faculté de Médecine de Lyon et conservateur du muséum d’Histoire
naturelle de Lyon 4
,
a réalisé des fouilles en Haute-Égypte 5
,
à Rôda, située au nord de l’actuelle Louqsor, et Gébelein 6
.
Son collaborateur, l’anthropologue Ernest Chantre 7 ,
a, lui-même, réalisé des fouilles à Khozan 8
,
située au nord de Rôda. Ces trois nécropoles sont datées de l’époque
prédynastique. Lortet et Chantre ont, tous deux, constitué la plus grande
partie de la collection de momies du musée de Lyon. Lors de la séance du 9 novembre 1907 de la Société d’Anthropologie de
Lyon 9
, Lortet
expose le cas d’un crâne féminin, découvert dans la nécropole prédynastique de
Rôda, en Haute-Égypte. De ce crâne qu’il pense atteint de lésions syphilitiques,
il donne une description détaillée (cf. Annexe). L’ancienneté de ce crâne de
Roda est rapidement contestée par Ernest
Chantre, qui date cette nécropole de l’Ancien Empire (IVe dynastie).
Le Bulletin de la Société d’Anthropologie
de Lyon va être le témoin d’un échange écrit entre les deux protagonistes,
tous deux membres de la Société 10
.
À l’issue de cette affaire, ils seront tous deux exclus de la Société
d’Anthropologie de Lyon. Le crâne a été découvert isolé dans une fosse emplie de sable, au milieu de plusieurs vases funéraires, sans mandibule, ni autre élément du squelette. « À Rôda, dans une des tombes fouillées par nous et absolument semblable aux autres, nous avons trouvé pour tout ossement humain un crâne de jeune femme présentant avec certitude les caractères de la race égyptienne le plus pure. Il est très dolichocéphale, un peu asymétrique, le pariétal gauche et la partie gauche de l’occipital étant repoussés en arrière, de telle sorte que l’axe antéro-postérieur du trou occipital ne correspond plus en ligne droite avec la suture palatine, la partie crânienne postérieure étant tout entière déjetée vers la gauche. Ce crâne appartient à une jeune femme de vingt à vingt-trois ans, les deux dents de sagesse se montrant à peine à l’ouverture de leurs alvéoles. Il présente sur toute sa superficie une altération osseuse extrêmement remarquable, dont la nature syphilitique ne peut laisser aucun doute. … le pariétal gauche est profondément attaqué par une ulcération serpigineuse, irrégulièrement circonvoluée, ayant fait disparaître entièrement le feuillet externe de l’os, tandis que dans certains endroits le feuillet interne, attaqué à son tour, a permis de véritables perforations, établissant des communications directes avec l’extérieur et la cavité crânienne 11 ». D’autres lésions voisines présentent une perforation complète du diploé et de la table interne. La description se poursuit : « Le pariétal droit est moins profondément attaqué que le gauche ; cependant, il est déjà couvert de taches dépolies, dont quelques-unes, déjà ulcérantes, ont pénétré dans l’intérieur du diploé comme l’aurait fait une vrille, en trouant la table externe. L’occipital présente le même travail pathologique, surtout dans sa partie supérieure. … Le frontal porte au côté gauche des érosions multiples dont une seule traverse la table externe. … Tous les os de la base du crâne sont intacts, les dents sont saines et ne présentent point les lésions spéciales qu’on a constatées quelquefois chez les syphilitiques par hérédité 12 ». Le crâne a fait l’objet d’examen
par plusieurs membres des
sociétés de Médecine de Paris et de Lyon, dont le Pr Poncet 13
,
ayant proposé un diagnostic de tuberculose. Lortet précise : « L’état de jeunesse du sujet et la nature des
érosions osseuses qui ont en quelque sorte raboté la table externe des os, tout
en laissant à nu des étendues considérables de diploé, font penser à mon
éminent collègue, le professeur Poncet, que la malade en question pourrait
avoir été tout simplement tuberculeuse, et qu’elle devait porter dans la région
crânienne des abcès froids multiples, qui partout ont aminci les os lorsqu’ils
ne les ont pas perforés, tandis que l’infection syphilitique aurait dû les
épaissir au moins sur la périphérie des lésions14
».
Lortet, cependant, constate l’absence d’un élément précis pour confirmer le
diagnostic de syphilis. Il indique :
« La syphilis, croyons-nous, devrait être surtout en cause, et cependant,
il manque un des caractères les plus importants que l’on peut presque toujours
rencontrer sur les lésions osseuses de cette nature : ce sont les
exostoses circonvoisines, les digues en quelque sorte, formées par du tissu
osseux compact … » 15
.
Lortet, cependant, précise : « Malgré
l’absence de ce caractère, les lésions sont si semblables, quant à la forme, à
ce que l’on peut constater dans certains cas de syphilis invétérée, que nous ne
pouvons nous empêcher de croire que c’est à cette infection spécifique que nous
avons affaire sur ce crâne de Rôda. Les exostoses n’ont probablement pas eu le
temps de se produire chez cette jeune femme, qui a dû mourir rapidement 16
». Il est précisé par le Pr A.
Lacassagne, secrétaire de séance : « Mais, à l’Académie de médecine, MM. Fournier, Bouchard et beaucoup
d’autres ont nettement affirmé la syphilis 17
».
Le médecin Daniel Fouquet, auteur de l’annexe Recherches sur les crânes de l’époque de la pierre taillée en Égypte
inclus dans l’ouvrage de Jacques de Morgan 18
,
Recherches sur les origines de l’Égypte19
,
avait identifié des lésions osseuses post-mortem
liées à l’activité des insectes, mais avait qualifié celles présentées par
trois cas de « syphilitiques ». Le Pr Michel Gangolphe de Lyon a émis
son avis dans un article paru l’année suivant la publication de celui de Lortet.
Il indique que les lésions syphilitiques ont pour site de prédilection le
frontal, mais apporte une critique au travail de Fouquet 20
et de Lortet : « Peut-on
observer des altérations osseuses pathologiques, sans qu’il y ait une réaction inflammatoire,
un travail de défense 21 ?»
Il précise ensuite : « Je ne connais qu’une variété d’agents
infectieux capable d’attaquer et de détruire même le squelette sans qu’il y ait
un processus de défense périostique ou médullaire : je veux parler des hydatides
des os … » 22
. Ce n’est cependant pas le cas, pour ce crâne.
Enfin, dans un article écrit en 1912, il déclare : « … ce sont des altérations post mortem produites par des insectes 23
». Grafton Elliot Smith, célèbre anatomiste australien, égyptologue et anthropologue, ayant étudié les momies royales égyptiennes, enseignait l’anatomie à l’école de médecine du Caire. Au cours de plusieurs campagnes de fouilles du Hearst Egyptian Expedition de l’université de Californie, sous la direction du Dr G. A. Reisner 24 , il a eu l’occasion d’examiner plusieurs centaines de squelettes à Naga ed-Deir, en Haute-Égypte. Reisner avait observé la présence de ce type de lésions sur la face inférieure des os reposant sur le sol, qu’il qualifiait de « worm-eaten bones ». Selon Elliot Smith, les lésions osseuses étaient liées à l’activité de scarabées et de leurs larves. Il récusait l’opinion du Dr Fouquet, selon lequel les lésions retrouvées étaient d’origine syphilitique. Le Pr Flinders Petrie 25 , célèbre égyptologue britannique, avait découvert des lésions similaires sur de nombreux ossements (os longs) préhistoriques qu’il avait qualifiées de traces de cannibalisme 26 . Dans son article paru dans The Lancet 27 sur la prétendue découverte de la syphilis, G. Elliot Smith indique : « But recently a distinguished French scientist has lent the weight of his great reputation to the rehabilitation of Fouquet’s error and has given wide publicity to a description of supposed syphilitic ulceration on Prehistoric Egyptian crania which anyone who has studied the damage done by beetles cannot fail to recognise as such. » Pour G. Elliot Smith et al., il s’agit d’un « cas supposé de syphilis ». « Je ne pense pas qu’il puisse y avoir de doute, désormais, que les ravages décrits par le professeur Lortet et le Dr Fouquet comme résultant de la syphilis, ont été produits, en réalité, longtemps après la mort et la sépulture, et que ces ravages sont dus à des insectes 28». Les auteurs concluent : « C’est pourquoi, nous devons nous borner à dire, qu’autant qu’il est possible d’en juger par nos connaissances actuelles, la syphilis n’apparaît en Égypte qu’au moment où la communication avec l’Europe s’est établie 29 » Dans
un ouvrage ultérieur, Egyptian Mummies,
G. Elliot Smith et W. R. Dawson indiquent : « No true case of rickets or of syphilitic
disease has been found in any ancient Egyptian remains. The much debated
problem of the occurrence of syphilis was discussed by one of us in The Lancet
of August 22, 1908, where it was shown that there was no evidence whatever of
any syphilitic injuries to the bones, nor anything even remotely resembling
syphilitic injuries to the teeth 30
»
L’appartenance de la nécropole de
Rôda à la période prédynastique a été reconnue dès le début du XXe siècle,
et ce, contrairement aux assertions d’Ernest Chantre, l’égyptologue Victor
Loret 31
étant venu apporter son soutien à Ch.-L. Lortet, avec lequel il travaillait en collaboration
depuis plusieurs années. En effet E. Chantre mettait
en doute l’ancienneté de la nécropole de Rôda par rapport à celle de Khozan sur laquelle il
avait fait des fouilles et qu’il datait des trois premières dynasties 32. Selon lui, le site de
Rôda datait de l’Ancien Empire (IVe dynastie). V. Loret indique,
avec pertinence, en conclusion de sa lettre : « Ces deux nécropoles n’en sont pas moins incontestablement
préhistoriques, malgré l’affirmation contraire de M. Chantre, et les
renseignements nombreux qu’a donnés M. Lortet, dans la Troisième série de sa Faune
momifiée, sur le mode d’ensevelissement et sur la position des cadavres
observés par lui dans ces localités, ne font qu’ajouter des arguments nouveaux
en faveur de la date qu’il a assignée aux cimetières de Rôda et Khozan 33
» Sur le plan
chronologique, le site de Rôda serait postérieur à celui de Khozan, mais tous deux
appartiennent à la période prédynastique. 3 – Méthodes
d’étude L’étude du crâne de Rôda, présentée dans cet article, a fait appel aux 5 disciplines suivantes :
4 – Résultats Le
crâne de Rôda est réduit à un calvarium :
en effet la mandibule est malheureusement absente ce qui ne permet pas de
calculer l’indice facial total ni de connaître la forme de la bouche et
plus particulièrement de la lèvre inférieure (cf.
Phénotype cutané). Les citations (intégrées en italiques dans le texte) sont extraites du travail
de Lortet (cf. Annexe) 4.1.1- Crâniométrie (cf.Tableau
de synthèse) Norma verticalis (NV) Fig. 1 : Norma
verticalis
Norma facialis (NF) Fig. 2 : Norma facialis,
Norma lateralis (NL) Fig. 3 : Normae
lateralis gauche et droite
Norma occipitalis (NO)
Fig. 4 : Norma occipitalis (NO)
o Sagittale
non synostosée o Lambdoïde
droite non synostosée o Lambdoïde gauche en voie de synostose sur son segment L1/L2 . Deux wormiens : un tombé post-mortem
Norma basilaris (NB) Fig. 5 : Norma
basilaris o
Absence
du bloc incisivo-canin (11/12/13 – 21/22/23) à laquelle s’ajoute la perte de la
première prémolaire gauche (24) : ces dents sont tombées ante-mortem ainsi
que le montre le bon état des alvéoles o
Inclusion
des molaires 18 et 28 (dents de sagesse) o
Les
7 dents présentes montrent une surface occlusale non abrasée ainsi que
l’absence de toute carie o
Cf. Âge
Formule crânienne (FC) A/a/a//1/2/2 : on notera l’harmonie des 3
indices du neurocrâne (A) et de la face supérieure (1). Les deux autres indices
du splanchnocrâne sont à peine dysharmoniques (2). « Au premier coup d'œil, et sans tenir
compte des mensurations on peut affirmer que les crânes de Rôda sont de dimensions
très voisines de ceux trouvés à Négadah, à Kawamil et étudiés par le Dr Fouquet » Il est intéressant de rappeler la conclusion de Lortet concernant la « raciologie » de la jeune femme de Rôda : « On peut donc conclure de ces faits qu'à une époque très éloignée, mais indéterminable jusqu'à aujourd'hui, une ancienne race habitait , les bords du Nil, dans ces parages de la Haute Egypte, à Kawamil, Guebel Silsiléh, Khozam, Rôda, et aussi dans beaucoup d'autres localités où j'ai constaté la présence de tombes préhistoriques ; de ces peuplades, probablement autochtones, les plus anciennes connues jusqu'à ce jour, sont descendus les Coptes de la Haute Egypte, car, d'après tout ce qu'il nous a été possible de constater, les Coptes habitant la région d' Assouan et de Luxor ressemblent encore d'une façon frappante, par l'ossature de leur crâne, aux squelettes découverts par nous dans les tombes de Rôda. Cela tendrait encore à prouver ceci que, les anciens Egyptiens, qui, du reste, ne présentent nullement les caractères propres aux Asiatiques, ne sont point venus d'Asie, mais qu'ils forment bien une race primordiale autochtone née en Afrique, avec des caractères africains manifestes : prognathisme plus ou moins prononcé, dolichocéphalie bien marquée, tendance à la scaphocéphalie, et, enfin, chez le vivant, grosses lèvres retournées, nez court fréquemment épaté » Concernant l’ouverture nasale de notre sujet féminin elle n’a pas la largeur classique des groupes mélanodermes. De plus l’absence de la mandibule ne permet pas de déterminer la forme globale de la bouche et tout particulièrement celle de la lèvre inférieure mais il est vraisemblable que ses lèvres étaient peu épatées! Cependant l’ensemble des caractères anatomiques et métriques du crâne de Rôda milite en faveur d’un individu féminin exprimant un phénotype métissé leuco-mélanoderme ce qui correspond bien à la formule crânienne A/a/a//1/2/2 ( pour une mélanoderme totalement harmonique on aurait eu A/a/a// 1/2/3).
Les
clichés ont été réalisés avec une unité de radiologie mobile, système GM 85 de
la société Samsung, par capture d’images numériques.
L’examen a été réalisé avec un rhino-laryngoscope Olympus, de type ENF-GP. Voie
foraminale : l’os est non teinté, l’endocrâne présente deux petits dépôts noirâtres,
formant deux petites boules, la première au niveau de bregma, la seconde, sur
le pariétal gauche (prélevée à la curette, sans aucun effort). Cette petite
formation intracrânienne a fait l’objet d’une analyse chimique pour
identification. L’ethmoïde intact et l’absence de
baumes sur ce crâne ne permettent pas de déterminer la réalisation de pratiques
de momification sur ce sujet. L’ancienneté du crâne est un critère en faveur
d’une absence d’excérébration, mais également de momification. Toutefois, l’os
à nu ne permet pas de déduire la réalisation éventuelle de pratiques rituelles. L’analyse du fragment intracrânien,
prélevé à l’aide d’une curette à l’intérieur du crâne a été effectuée par
chromatographie gazeuse couplée à un spectromètre de masse (CPG-SM), dans le
laboratoire de l’UMR IMBE (équipe Ingénierie de la Restauration des Patrimoines
naturel et culturel) à l’université d’Avignon et des Pays de Vaucluse. Le retraitement du chromatogramme
obtenu a permis de préciser certains points développés ci-après. L’échantillon
s’est révélé très peu concentré en matière organique. Il s’agit d’une première
réponse car la question préalable était de savoir si l’échantillon, d’apparence
solide et dure, contenait une fraction de nature organique ou bien était
purement minérale. La présence de corps gras, saturés et insaturés, ainsi que
celle, importante, de cholestérol peuvent être le signe d’une contamination
humaine, lors de manipulations diverses. Il faut noter aussi le pic intense du
phtalate, contaminant provenant de matières plastiques (cf.fig.11). Au côté de ces sources de pollution
extérieures, l’acide déhydroabiétique (DHA) est observé. Il s’agit d’un acide terpénique non
volatil présent dans les résines des plantes et plus
particulièrement dans celle des Pinaceae. Néanmoins aucun autre marqueur de
dégradation n’est détecté, comme par exemple l’acide 7-oxo déhydroabiétique ou
le rétène. Ce qui paraît étonnant en rapport avec la datation de l’échantillon
analysé.
Fig. 6 :
Lésions pariétales gauches Fig. 7 :
Gros plan des lésions pariétales Les lésions observables sont de
type ostéolytique et concernent uniquement la voûte crânienne. L’ensemble est
bien conservé : il ne manque qu’un os wormien détaché de la partie médiane de
la suture lambdoïde gauche, la squame de l’os temporal gauche et la portion
moyenne de l’arcade zygomatique gauche (détails déjà visibles sur les clichés
publiés à l’époque par Lortet). Les pertes de substance sont multiples,
essentiellement au dépend du diploé et de la table externe ; certaines
présentent une perforation de la table interne. L’os pariétal gauche est le
plus atteint avec 6 zones de destruction osseuse : trois d’entre elles
sont contigües et coalescentes, s’étendant sur presque la surface de sa moitié
antérieure, dont une avec perforation arrondie excentrée, et la moitié para
sagittale de l’os (une avec perforation excentrée), toutes avec une morphologie
en carte de géographie. Trois autres, moins étendues, ont un contour arrondi,
polylobé, et sont positionnées en dessous et au niveau de la bosse pariétale.
Une seule présente une perforation ovalaire. Le pariétal droit présente deux
lésions arrondies polylobées para sagittales plus petites, et une troisième
près de l’angle postéro-supérieur. L’os frontal en présente une, située près de
la portion moyenne de la suture coronale gauche, d’aspect similaire aux
précédentes. Le malaire gauche présente une érosion polylobée de petite taille. La caractéristique morphologique
macroscopique de ces lésions est une perte osseuse au dépend du diploé et de la
table externe avec extension biseautée large jusqu’à sa corticale ; cette
dernière a, par endroits, un aspect festonné à denticules émoussés en léger
surplomb sur le biseau. La pente douce du biseautage concerne les lésions les
moins étendues, mais la surface corticale de la table externe peut être seule
absente sur de larges plages reliant les plus grandes lésions du pariétal
gauche. L’atteinte du diploé sur les
plus petites lésions (et pour partie des plus larges) est creusée en bouton de
chemise dans l’épaisseur de celui-ci, avec un contour arrondi qui s’étend sous
la corticale externe et interne ; c’est à ce niveau que la perforation de
la table interne peut se voir. Il n’y a pas de modification de la surface péri
lésionnelle sur l’endocrâne, que ce soit en regard des pertes osseuses
perforées ou non. Ces
destructions osseuses ont un aspect phagédénique, mais aucune ne franchit de
suture au stade de la destruction du diploé. La surface de ce dernier mise à nu
montre les trabéculations de l’os spongieux aux contours émoussés, et, par
endroit, sur les grosses destructions, l'ostéolyse de la table externe
n'atteint que son épaisseur corticale avec une surface mamelonnée. Les lésions ainsi décrites
pourraient donner à penser à un processus post-mortem
ou alors pathologique à point de départ diploïque qui s’étend progressivement
vers l’extérieur et en s’élargissant au dépend de la table externe, sans
processus de comblement ni d’ostéosclérose cicatricielle intra et
péri-lésionnelle nette. Une perforation de plus petite taille que l’orifice
externe s’observe alors que la lésion n’est pas nécessairement de grande
taille. Sur les clichés radiographiques on remarque l’absence totale de liseré
d’ostéocondensation périphérique aux pertes de substance, il n’apparait aucune
lacune isolée intra-diploïque non plus.
5 – Discussion L’absence de description de cette pathologie dans les papyri médicaux égyptiens, de même que celle de lésions spécifiques lors de l’étude des momies conservées ou réduites à l’état de squelettes nous permet de confirmer que la syphilis n’a pas été retrouvée en Égypte ancienne [4-8]. Depuis 1966, Eugen Strouhal [58] a pu étudier trois mille squelettes égyptiens et n’a jamais mis en évidence de lésions syphilitiques telles que celles décrites par Hackett qui a examiné 424 crânes et calvariae, 250 os longs provenant de 22 musées de médecine européens. Voir, en particulier, les schémas de la fig. 2, p. 233, décrivant les caries sicca, critère diagnostique des lésions syphilitiques osseuses [20]. Eugen Strouhal conclut donc très logiquement: « It correlates with the lack of any mention of syphilitic symptoms in Ancient Egyptian medical papyri » De ce fait quelle peut donc être
l’étiologie des lésions osseuses, au regard des
publications qui en ont fait part, et des données radio-anatomiques et
paléopathologiques récentes ? Dans son approche diagnostique, Lortet considérait ces atteintes comme syphilitiques tout en reconnaissant d’une part l’absence des caractères habituels de cette affection (qu’il nommait « exostoses circumvoisines » d’os compact) et d’autre part l’absence du reste du squelette (les tibias étant habituellement atteints dans ce type d’affection) sur lesquels il aurait pu s’appuyer ; mais il argumentait son diagnostic sur le caractère « invétéré » de la maladie syphilitique, une évolution rapidement mortelle qui n’aurait pas permis aux stigmates cicatriciels de se développer. Ce sont ces arguments qui ont alimenté la controverse de plusieurs auteurs sur ce diagnostic de syphilis : au début, E. Smith et al.[54] réfutaient le diagnostic posé par Lortet ; ils décrivaient ces lésions comme étant des érosions post-mortem causées par des termites. Plus récemment, l’érosion par termites a été également retenue pour ce crâne par J.B. Huchet [24] Dans leur classification empirique des modifications osseuses de
type "altération" (par arbres dichotomiques où les modifications
analysées sont hiérarchisées en fonction de leurs critères descriptifs les plus
objectifs), Corron et al.[11] retiennent trois types de modifications destructives ayant une
morphologie similaire, lorsqu’elles concernent ainsi la voûte crânienne de
façon disséminée et étendue avec un bord en biseau, les exemples publiés par
ces auteurs sont comparables aux altérations du crâne de Rôda. Elles ont par
contre des causes différentes. Il peut s'agir d’une pathologie, l'histiocytose
à cellules de Langherans, diagnostiquée par comparaison avec des lésions de
même morphologie et distribution ; il peut s'agir de deux causes
taphonomiques, soit une destruction par des termites (repérable par les
micro-striations en étoiles caractéristiques de l'action des mandibules de ces
insectes sur le pourtour des lésions), soit une destruction par dissolution
acide due aux racines du sol (d’après la position du crâne relevée dans le sol
et les traces de sillons radiculaires proches). Toutefois, sur le calvarium de Rôda, nous n’avons pas constaté ces micro-striations stellaires dues aux termites ; cela n’écarte pas pour autant cette possibilité, elles ont pu disparaître car ces restes osseux ont été maintes fois manipulés depuis plus d’un siècle, et une ancienne fine couche de vernis n’est pas exclue. Nous n’avons pas non plus constaté de sillons d'empreintes racinaires à proximité des destructions osseuses, tant sur l’exocrâne que sur l’endocrâne. Lortet précisait qu'il s'agissait d'une sépulture secondaire dans un sol sableux, mais sans élément descriptif ni schéma de fouille qui aurait permis d'avoir une idée de la position du calvarium dans le sol, critères considérés importants pour G.E.Smith et al.[54] dans la topographie des érosions par insectes nécrophages centrées sur les parties déclives au contact du sol. Sans écarter une possible action post-mortem par des insectes nécrophages sur ce crâne de Rôda, quels seraient alors les arguments étayant une origine pathologique comme une tuberculose ou l’histiocytose à cellules de Langherans ? En effet, E.Strouhal [58] écarte également l'étiologie syphilitique au sujet des lésions du crâne de Rôda, car, sur plus de 3000 squelettes d’Egypte antique qu’il a étudiés, il n’a jamais constaté de lésion syphilitique (ou tout au moins de tréponématose), et, selon lui, il n'y a pas de cause post-mortem aux lésions du crâne étudié par Lortet. Il retient la possibilité d'une tuberculose ou d'une maladie de Hand-Schüller-Christian. La tuberculose du crâne est une affection rarement décrite, sur l’ensemble des cas d’infectin tuberculeuse, seulement 1% concernent le squelette dont seulement 0.2 à 1.3% le squelette crânien [28] même en zone endémique actuellement [1] C'était déjà le cas au 19° siècle dans les grandes séries statistiques préantibiotiques citées par D.J.Ortner [44] où l'atteinte crânienne touchait particulièrement les os de la voûte crânienne préférentiellement chez l'enfant et l'adulte jeune de moins de trente ans. La tuberculose crânienne concerne toujours les individus jeunes (le crâne de Rôda s'inscrit dans cette tranche d'âge) : environ 50% des patients qui en sont atteints ont moins de 10 ans, et 75 à 90% ont moins de 20 ans [13] L’os pariétal et l’os frontal sont les plus communément atteints [36] du fait de leur meilleure vascularisation et, préférentiellement, l’os pariétal (52.3%) devant l’os frontal [49]. L’os occipital et l’os sphénoïde le sont plus rarement [37]. Il est décrit trois types d’ostéite tuberculeuse du crâne selon l’aspect des destructions observées [39] : Comme le décrit D.J.Ortner [44] la lésion la plus caractéristique de la tuberculose
crânienne est une ostéolyse arrondie de la voûte du crâne d'environ deux
centimètres de diamètre, avec séquestre central ou, plus tard, perforation
complète ; cette ostéolyse peut franchir ou non les sutures crâniennes. La
périphérie de l'ostéolyse montre une résorption osseuse active et une minime
reconstruction marginale (qui parfois peut être plus importante sur les larges
destructions). Chez l'enfant ce type d'atteinte peut faire discuter le
neuroblastome métastatique et l'histiocytose à cellules de Langerhans (dans ce
dernier cas, il n'y a pas de franchissement de suture, et les atteintes
multiples épargnent la base du crâne). Chez l'adulte, les lésions de la voûte
sont plus larges, souvent solitaires avec destruction progressive de l'os et
marges irrégulières ; la réaction ostéoplastique est rare, voire absente
(contrairement à la syphilis tertiaire) ; la destruction de la table interne est plus
étendue que la table externe (dans la syphilis, c'est la table externe qui est
concernée), et on peut observer des plages d'hypervascularisation de la table
interne (atteinte péri-méningée). Certains ont noté que l’atteinte destructrice
de la table externe était suivie d’une relative résistance de la table interne [35].
Pour D.C.Strauss [56]
la table interne est préférentiellement détruite,
et pour Meng et al. [36], les deux
tables sont atteintes de manière équivalente. Certains auteurs [48]
observent la normalité de l’os de la voûte
crânienne à la marge de la perforation, parfois une expansion des lésions
lytiques destructrices avec des marges irrégulières mal définies et un front
d’ostéosclérose, qui évolue plus tard en bordure ostéoporotique. Pour K.K.Mukkerjee et al.[43].
les divers types d’atteinte crânienne tuberculeuse dépendent de la virulence du
germe et de la réponse immunitaire de l’hôte, la présence d’une ostéosclérose
périphérique serait due à une surinfection secondaire. Ces lésions ostéolytiques, avec ou sans réaction d’ostéoformation périphérique, ne sont pas radiologiquement spécifiques. L’aspect radiologique le plus commun de l’ostéite tuberculeuse crânienne consiste en une lésion isolée de la région frontale ou pariétale pouvant associer à la fois une ostéolyse et une ostéoplastie [5-6-51]. Une perte osseuse irrégulière plus large à la table interne, est parfois étendue, diffuse et hypodense, et elle a parfois des marges plus denses ; ces aspects observés en imagerie standard et au scanner ne sont cependant pas non plus spécifiques et sont constatés aussi au cours d’une ostéomyélite à pyogènes, un granulome éosinophile, une métastase cancéreuse, un hémangiome, un kyste anévrysmal osseux, un méningiome, un neuroblastome et également la syphilis [25-38-60]. L’histiocytose à cellules de Langherans (HCL) est une affection rare (avec une incidence de 0.2 à 2 cas pour 100000 enfants de moins de 15 ans : Prayer et al. [45]- D'Ambrosio et al. [12] ont observé sur une série récente 60% de lésions isolées et 40% de lésions multiples, et, dans l’ensemble, 54% d’atteinte du crâne, particulièrement le calvarium dans 45% des cas, avec une atteinte de l’os pariétal dans la moitié des cas. L’HCL se présente sous trois aspects : le granulome éosinophile qui ne concerne que le squelette chez des enfants entre 5 et 15 ans ; la maladie de Hand-Schüller-Christian qui est multifocale tissus osseux avec atteinte extrasquelettique du système réticulo-endothélial et de la glande pituitaire, concerne les jeunes enfants entre 1 et 5 ans ; la maladie de Letterer-Siwe, qui est une atteinte fulminante du système réticulo-endothélial des enfants de moins de 2 ans [23-59]. Les lésions de HCL sont arrondies ou ovalaires, détruisant toute l’épaisseur de la voûte crânienne, avec un contour régulier et des berges biseautées de manière inégale sur les deux tables interne et externe de la voûte crânienne [2]. L’aspect typique de la lyse osseuse de l’HCL a une forme bien régulière, sans ostéosclérose marginale détruisant à la fois la table externe et la table interne du diploé [62]. Ces lésions touchent préférentiellement l’os pariétal et l’os frontal [22]. En imagerie clinique les lésions sont isolées ou multiples, perforantes à contours bien définis, sans atteinte préférentielle de l’une au l’autre table, interne ou externe, qui peut être détruite en biseau. Les lésions multiples peuvent s’élargir et devenir coalescentes et former des destructions en carte de géographie avec ou sans séquestre osseux [27]. Tout comme la littérature médicale en fait état pour la tuberculose
crânienne, on notera la non spécificité morphologique anatomo-radiologique du
caractère isolé ou multiple, arrondi ou ovalaire, au contours nets ou peu
définis, des lésions ostéolytiques d’une HCL:
ces aspects peuvent être assez
similaires aux lésions du myélome multiple de l’adulte ; cependant dans
l’HCL il peut y avoir une réaction périostée qui prend la forme d’une fine
couche d’os périosté ou bien d’une épaisseur plus importante. Au cours de
l’évolution des lésions d’HCL, l’ostéosclérose marginale va se développer tout
en restant limitée ; les lésions peuvent parfois totalement disparaître
avec ou sans une petite
déformation de la voûte [59].
Aucune dispersion de lacune arrondie intra diploïque de petite
taille n'est visible sur les radiographies du crâne de Rôda, on peut exclure le
myélome multiple, bien qu'il n'y ait pas d'ostéosclérose marginale (l’aspect
classique du myélome multiple correspond à des lacunes diploïques arrondies à
l’emporte-pièce, à bords nets sans sclérose marginale, et extension ultérieure
à la table interne et/ou externe). Pour F.E.Morón et al. [41] le principal diagnostic différentiel des lésions ostéolytiques du crâne en imagerie (chez l’enfant) se discute avec le kyste dermoïde ou épidermoïde si la lésion est isolée, et le neuroblastome métastatique si elles sont multiples ; les métastases au niveau de la voûte crânienne n’ont pas l’aspect régulier en biseau d’une HCL, elles sont associées à une réaction périostée d’aspect hérissé. Certains auteurs ont même décrit une forme inhabituelle d’ostéomyélite syphilitique d’aspect ostéolytique difficile à distinguer radiologiquement des atteintes ostéolytiques du granulome éosinophile, du myélome multiple ou de la dysplasie fibreuse kystique [19]. D’un point de vue morphologique et radiographique, les lésions du
crâne de Rôda pourraient relever non exclusivement d’une atteinte tuberculeuse
dans sa forme lytique perforante. Bien qu'il ne présente pas les caractères
considérés comme les plus typiques de la tuberculose (destruction de la table
interne, résorption active périphérique, front marginal d'ostéosclérose modéré,
franchissement des sutures ). Mais, même en tenant compte de la diversité d'expression anatomique de
cette affection, et sa non spécificité, telle que décrite dans la littérature
médicale, il est licite de ne pas exclure ce diagnostic. Car, contrairement aux
tréponématoses, la tuberculose en Ancienne Égypte est bien connue au niveau de
ses atteintes rachidiennes, aucun cas de tuberculose crânienne n'est cependant
cité dans la littérature paléopathologique
pour cette période et cette région par D.J.Ortner
[44]
ou A.C.Aufderheide et al. [3]
excepté l'hypothèse émise par E.Strouhal [58]
- pour le crâne de
Rôda. D'autre part, les lésions en carte de géographie et l'absence de sclérose
marginale sont plus en faveur d'une histiocytose à cellules de Langherans, avec
les réserves dues à leur non spécificité également et la rareté de cette
affection par rapport à la tuberculose. En Égypte ancienne, deux cas d'HCL ont
été décrits par E.Strouhal [57] un adolescent et un jeune
adulte. A.C.Aufderheide et
al. [3] n'ont pas cité de cas paléopathologique.
CONCLUSION NOTES 1 Il
s’agit d’une momie d’homme (90002402) et d’une momie de femme (90002403) rapportées d’Égypte par Lortet. 2 Ernest Chantre avait fouillé la nécropole de Khozan en 1899. Le
produit de ses fouilles a été réparti entre le Muséum de Lyon et le musée du
Trocadéro de Paris. 3 Voir, à ce sujet, M.-C. Rabolt
[47] p. 131-132 (1er vol.) & p. 129-130 (Annexes 75-76). 4 Charles-Louis Lortet (1836-1909) occupa cette fonction de 1870 à 1909. Concernant sa vie et ses travaux Cf.[16] 5 Lortet effectue, à partir de 1893, plusieurs missions
en Égypte, où il va tout d’abord réaliser un travail considérable sur la faune
antique, avant d’entreprendre des fouilles sur des nécropoles, à partir de 1901
et jusqu’en 1909, au cours de missions scientifiques. 6 Située
à une quarantaine de kilomètres au sud de l’actuelle Louqsor 7 Ernest Chantre (1843-1924), sous-directeur du muséum
de 1877 à 1909, était également archéologue et ethnologue. 8 Chantre a fouillé la nécropole de Khozan à partir de 1899.
Le site se trouve à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Louqsor, sur la
rive est du Nil. 9 Cf. L. Ch. É. Lortet [30-31] 10 Ce différend va conduire Édouard Herriot, maire de Lyon, à charger M. Dupéret, doyen de la faculté des Sciences, d’établir « un rapport sur le conflit d’ordre scientifique » opposant Lortet et Chantre. Ce rapport établira la réalité des fouilles réalisées par Chantre sur la nécropole de Khozan. Par contre, Chantre est accusé de « plagiat et démarquage de localité » pour cinq pièces dont les figures ont été copiées dans les ouvrages de J. de Morgan et Fl. Petrie. Cf. L. Lortet [33] 11 Cf.
L.Ch. É.Lortet
& C. Gaillard, 13 Antonin Poncet (1849-1913) était un chirurgien et
physiopathologiste des Hôpitaux de Lyon ayant fait des recherches sur la
tuberculose inflammatoire ou arthrite réactionnelle secondaire à la
tuberculose, à laquelle il donna son nom (maladie de Poncet). 14 Cf.
L.Ch. É.Lortet & C. Gaillard, op. cit.[34] p. 43. 16 L. Ch. É. Lortet, op. cit.[31]p. 214. 18 Cf. J. de Morgan (1857-1924) : géologue, archéologue
et préhistorien, a été nommé directeur général du Service des Antiquités de
l’Égypte en 1892. Par son travail, il a contribué à la reconnaissance de la
préhistoire égyptienne, dès la fin du XIXe siècle. 20 Cf. D. Fouquet [15] 23 Cf. M. Gangolphe [18] 25 W. M. Flinders Petrie (1853-1942) réalise des fouilles utilisant des techniques de relevés précis et établit des typologies. En 1894, il dirige des fouilles à Nagada et Ballas [46] où il découvre des inhumations d’un nouveau type, la chronologie est attribuée à la période prédynastique. 28 Cf. G. E. Smith, M. A. Cantab, Ch. M. Syd, [54] 30 Cf. G. E. Smith, W. R. Dawson [55] 31 Cf. V. Loret [29] : « … quand il arrive que deux anthropologistes sont en désaccord sur un sujet égyptologique, - surtout s’il s’agit d’un point sur lequel il y a accord absolu en égyptologie, - il me semble qu’un égyptologue doit considérer comme un devoir d’intervenir dans la discussion et d’indiquer où est l’erreur et où est la vérité. » Nous remercions Monsieur le Pr Lilian Postel de nous avoir permis de prendre connaissance de ce document. 33
Cf. V. Loret,
op. cit.[29] p. 12.
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retrospective study of 18 cases. Annals of Palliative Medicine Vol 6, No 2, pp.159-164. Remerciements à Monsieur Didier Berthet, Chargé
de Collection et Responsable Inventaire au Centre de Conservation et d’Etude
des Collections du musée des Confluences, pour la mise à disposition de ce
crâne, et à Madame Karine Madrigal, qui occupait le poste d’Assistante
scientifique sur la collection d’Égyptologie lors du début de notre étude, ayant
attiré notre attention sur la présence de ce crâne dans la collection
d’Ostéologie du musée des Confluences et pour les documents fournis.
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