PALEOPATHOTHEQUE / Légendes des planches |
[L2AP Lyon 2006 / Légendes des clichés: M.Billard / Mise en page et adaptation internet : R.Perrot]
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Planche 1 : arthrites inflammatoires Retour
Ces arthrites réactionnelles regroupent des affections caractérisées par l’ossification des enthèses associée à des érosions articulaires marginales et sous-chondrales avec ostéo-condensation péri-lésionnelle radiologique et des ankyloses. L’atteinte du squelette appendiculaire est asymétrique, pauci-articulaire ; les articulations vertébrales et sacro-iliaques ne sont pas toujours touchées (leur ankylose et la présence de syndesmophytes sont caractéristiques). L’atteinte peut être à prédominance érosive ou bien enthésitique (syndesmophytes et para-syndesmophytes). On distinguera la spondylarthrite ankylosante et les spondylarthrites associées aux maladies inflammatoires chroniques intestinales où prédominent les syndesmophytes vertébraux et l’érosion-fusion articulaires vertébrales et sacro-iliaques, les érosions à l’épaule et la hanche. L’atteinte périphérique à prédominance érosive (phalanges des mains et des pieds) est plus fréquente que l’atteinte axiale (sacro-iliite unilatérale ou bilatérale asymétrique) dans les spondylarthrites associées au psoriasis et au syndrome de Reiter.
Figures 1-7-10 : érosions marginales avec remodelage trabéculaire (tête humérale). Figures 5-6-19-20 : érosions marginales et de surface articulaire (radius distal). Figures 3-4 : érosion et remodelage de la tête de l’ulna. Figures 8-9-13 à 17 : érosions marginales et remodelage trabéculaire (métatarsien). Figures 11-12 : fusion postérieure talo-calcanéenne ; enthésophytes calcanéens. Figures 18-21-22 : érosion-remodelage articulaire postérieur et fusion (cervicales). Figures 2-23 à 25 : bloc lombaire (spondylodiscite, syndesmophytes, ankylose par fusion des articulaires postérieures et ossifications ligamentaires postérieures).
Origine: église St Jean-Baptiste, Viuz-Faverges (73), époque médiévale |
L’ostéophyte est caractéristique de l’arthrose, il siège sur les bords de la surface articulaire, et parfois sur celle-ci (tête du fémur) ; la disparition du cartilage (non spécifique à l’arthrose) entraîne le frottement des surfaces sous-chondrales : érosion avec polissage en miroir et densification osseuse (éburnation) ; l’os spongieux peut être alors mis à nu donnant un aspect criblé de la surface éburnée.
- Ostéophytose marginale tibiale proximale (Figures 1-27), fémorale distale (Figures 12 à 16 ), marginale et épines tibiales (Figures 17 à 19). - Ostéophytose centrale des têtes fémorales (Figures 6 à 10-20). - Eburnation rotulienne (Figures 2-26), tibiale (Figures 5-11), fémorale (Figure 4), articulaire vertébrale (Figure 3), ulnaire distale (Figures 21-22), radiale distale (Figure 23). - Arthrose secondaire par fracture distale du radius (Figures 21à 25).
Origine: église St Jean-Baptiste, Viuz-Faverges (73), époque médiévale. |
Planche 3 : calcifications des séreuses Retour
Une infection chronique, un hématome post-traumatique peuvent entraîner un épanchement dans la cavité pleurale ou péricardique ; la réaction inflammatoire qui s’en suit peut aboutir à la calcification secondaire des feuillets séreux ; c’est par exemple une séquelle de la tuberculose.
Calcifications pleurales (Figures 1 à 4-7) (face pulmonaire: fig 3 ; face costale: fig 4). Calcifications péricardiques (Figures 5-6) « panzerherz »
Origine: église St Jean-Baptiste, Viuz-Faverges (73), époque médiévale. |
L’enthèse est la zone d’insertion des tendons, ligaments, et capsules articulaires des diarthroses, mais aussi du disque intervertébral, symphyse pubienne et articulation manubrio-sternale (amphiarthroses), et articulations sacro-iliaques (diarthro-amphiarthroses). Les causes d’altération des enthèses sont multiples (mais leur fréquence augmente avec l’âge jusqu’à 60 ans indépendamment du site, et en l’absence de toute pathologie). L’enthésophyte est la forme typique, ossifiante (ostéophyte de traction) de l’enthésopathie microtraumatique; la géode osseuse dystrophique par traction tendino-musculaire est une forme plus rare, ostéolytique. Ces lésions sont localisées, habituellement unilatérales du côté dominant ou hyper-sollicité.
- gouttière bicipitale humérale (Figure1 ) - tubérosité bicipitale du radius (Figure 3) - olécrâne (Figure 4) - ligne âpre fémorale (Figure 5)
- tubérosité bicipitale (Figure 2) - fossa teres humérale ( Figure 6)
Origine: église St Jean-Baptiste, Viuz-Faverges (73), époque médiévale. |
Planche 5 : Micro-traumatismes : fractures de fatigue Retour
Indicateurs de stress biomécaniques reflètant certaines contraintes biomécaniques environnementales et d’activité. Exemple : spondylolyse isthmique bilatérale de L5 (Figure 1-2)
Origine: église St Jean-Baptiste, Viuz-Faverges (73), époque médiévale. |
Planche 6 : Macro-traumatismes (fractures) Retour
Colonne vertébrale : - Figures 1-12-14 : bloc vertébral lombaire par agrafe ligamentaire antérieure ossifiée secondaire à une fracture par tassement cunéiforme de la vertèbre inférieure (mode de consolidation stabilisante) . - Figure 24 : même pièce (vue inférieure du plateau vertébral, trait de fracture horizontal et hernie intra-spongieuse) . - Figue 18 : fracture-tassement du plateau vertébral. - Figure 19 : tassement cunéiforme. - Figures 20-22 : fracture isolée de l’isthme vertébral. Squelette appendiculaire : - Figures 3- 4-23 : fracture humérale bien réduite. - Figures 5-6-7 : fracture tibiale mal réduite (angulation). - Figures 8-9 : cal fusiforme (ulna). - Figures 10-11 : fracture frontale cicatrisée avec perte de substance et embarrure. - Figure 13 : même fracture frontale (vue endocrânienne) : embarrure. - Figures 15-16 : fracture du poignet droit et arthrose secondaire du poignet. - Figure 17 : double fracture de l’avant bras.
Origine: - église St Jean-Baptiste, Viuz-Faverges (73), époque médiévale (clichés couleur). - Nécropole de l’Héritan , Mâcon (71), Bas-Empire-Haut Moyen-Age |
Planche 7 : Hyperostose poreuse - cribra orbitalia Retour
L’hyperostose poreuse de la voûte crânienne est la conséquence d’une hyperplasie de la moelle osseuse du diploe en réponse à une anémie par perte ou destruction chronique de globules rouges Elle est rarement associée à l’aspect poreux du toit des orbites (cribra orbitalia) qui peut avoir d’autres causes non encore précisées (carentielles, inflammatoires). Fig.1 : hyperostose porotique du crâne (enfant âge du fer) Fig.2 : cribra orbitalia |
Planche 8 : lésions anthropiques Retour
Abrasion de l’émail dentaire (dolmen du Bronze ancien, Chauzon 07): - Figures 1-7-8-11 à 13 : Utilisation de fibres végétales ou animales entre les dents . - Figures 6-9-10 : utilisation de cure-dent.
Trépanation posthume (section verticale de la voûte du crâne, éclatements de diploé interne et externe, non cicatrisation), époque chalcolithique (Géraise 39) : Figures 3 à 5.
Tentative de décollation, trace de découpe sur vertèbres cervicales (Vaise II°s.) : Figure 2.
Dissection du crâne (époque médiévale, Maubec 38) : Figure 14. |
Planche 9 : Maladie hyperostosique Retour
La maladie hyperostosique correspond sur le squelette à l’ossification du ligament vertébral commun antérieur (maladie de Forestier ou hyperostose vertébrale), associées à l’ossification symétrique d’enthèses périphériques, tout au moins au niveau des coudes (olécrâne), des talons (tubérosité calcanéenne) et des rotules (tendon rotulien). Il n’y a pas de fusion ankylosante des articulaires postérieures des vertèbres, ni des sacro-iliaques (parfois, la capsule articulaire zygapophysaire et costo-vertébrale, et le ligament ilio-sacré supérieur peuvent s’ossifier). Fig.1-4 à 8-10 : maladie de Forestier Fig.2-9 : os coxal « hérissé » (enthésophytes) Fig.3 : enthésophytes olécrânien, rotulien et calcanéen |
Planche 10 : os acromial Retour
L’os acromial résulte de la non soudure d’un centre d’ossification secondaire de l’extrémité latérale acromiale. Unilatéral ou bilatéral, il n’a pas de signification pathologique, bien que la forme unilatérale ait pu être mise en relation chez des archers anglais de l’équipage du navire Mary Rose (XVI°s.) Fig.1-2 : os acromial et extrémité acromiale du scapulum
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Planche 11 : Ostéomyélite Retour
L’ostéomyélite est le résultat de l’atteinte du tissus osseux et médullaire par un agent infectieux (habituellement un germe banal, par voie artérielle). Elle se traduit par des foyers de nécrose osseuse isolant des séquestres d’os originel, entourés d’une prolifération osseuse périostitique (involucrum) perforée d’orifices d’évacuation du pus des abcès intra-osseux (cloaques). On parle aussi d’ostéopériostite pour décrire ces lésions sur os sec. Fig.1 à 6-14 à 23 : ostéomyélite tibiale Fig.7 à 13 : ostéomyélite fémorale |
Planche 12 : Ostéonécroses - épiphysiololyse Retour
L’ostéonécrose est due à un processus qui perturbe la vascularisation d’une épiphyse entraînant la nécrose d’une portion de l’os sous-chondral au niveau de l’articulation : microtraumatismes répétés, thrombose, micro-thrombi (troubles de la crase sanguine, drépanocytose), embols gazeux (plongeurs). Sur l’os sec, cela se traduit par une destruction localisée sur la surface articulaire, d’aspect circonscrit, à parois poro-trabéculaires ou lisses selon le degré de cicatrisation secondaire (image en cocarde des ostéochondrites disséquantes) ; parfois l’ensemble de l’épiphyse se nécrose (tête fémorale : maladie de Legg-Perthes-Calvé). Fig.1-3 : femur droit (épiphysiolyse de hanche, coxa vara majeure) Fig.2 : femur droit : coxa vara, col court (séquelle d’ostéonécrose aseptique) Fig.4 : femur droit vue postérieure : maladie de Legg-Perthes-Calvé (ostéonécrose aseptique) Fig.5 à 7 : ostéonécroses fémorales distale (ostéochondrite disséquante) |
Planche 13 : Périostite isolée Retour
Une réaction inflammatoire isolée sur la corticale entraîne une production osseuse d’origine périotée (périostite) : traumatisme, hématome, infection localisée. Fig.1 à 8 : périostite tibiale (ulcère chronique) |
Planche 14 : Pseudopathologie Retour
Toute modification naturelle ou artificielle de la surface ou de l’aspect de l’os devant être distinguée d’une atteinte naturelle pathologique constitue une lésion pseudo-pathologique. Elle peut être d’origine végétale, animale, taphonomique ou humaine. Fig.1 à 4 : orifice crânien (post-mortem) grignoté par rongeur (fausse trépanation !) Fig. 5 à 8 : épiphyses rongées par divers animaux |
Planche 15 : Spondylarthropathie Retour
Les spondylarthropathies sont des atteintes inflammatoires non symétriques et pauci-articulaires des articulations périphériques, associées à une atteinte vertébrale et sacro-iliaque. Sur les articulations périphériques, il s’agit d’érosions des marges et de la surface articulaire (épaules, coudes, poignets, os des extrémités). Sur les vertèbres, c’est une érosion, et parfois fusion (ankylose) des articulaires postérieures, et une ossification des enthèses péridiscales (syndesmophytes), et une érosion des plateaux (spondylite) ; il y a érosion (et parfois fusion-ankylose) des sacro-iliaques. Fig. 1 à 3-8 : bloc lombo-sacré (enthèses ossifiées : ligaments vertébraux et fusion articulaires postérieures) Fig. 4 à 7-9-10 : discospondylite inflammatoire avec fusion articulaire postérieure et syndesmophytes. |
Planche 16 :Tréponématoses Retour
Il s’agit d’une ostéopériostite due à l’infection au tréponème . la différentiation entre les diverses tréponématoses (pian, béjel, syphilis) peut se discuter sur la répartition statistique des atteintes ostéopériostées sur l’ensemble d’une population, et être confirmée par l’amplification de l’ADN du tréponème. Les atteintes osseuses touchent préférentiellement les os des membres inférieurs (tibias), mais tous les os peuvent être concernés, crâne compris .l’atteinte est souvent (mais non exclusivement) bilatérale, les tibias déformés en lame de sabre. L’atteinte néonatale et les altérations dentaires sont des éléments en faveur d’une atteinte syphilitique. Fig.1-16-20 : sujet A : ostéopériostite tibiale bilatérale Fig. 12-22-23 : (même sujet) ostéopériostite fibulas et tibias Fig. 2 à 6-21 : (sujet B) périostite bilatérale des ulnas Fig. 7 à 11-14-15 : (sujet C) ostéopériostite tibiale bilatérale |
Planche 17 : Tuberculose Retour
L’atteinte par un germe du complexe Mycobacterium tuberculosis est commune aux hommes depuis au moins 35000 ans (date de séparation d’avec le complexe m.bovis). l’atteinte osseuse est rare (5% des atteintes tuberculeuses) et concerne tous les os de l’organisme, avec une prédilection pour les vertèbres (ostéolyse et faible réparation, avec bloc vertébral en cyphose angulaire : Mal de Pott) , et les articulations. Fig. 1-4 à 6 : coxite tuberculeuse (enfant 6 ans) Fig . 2-3-8 à 13 : mal de Pott adulte Fig. 7 : mal de Pott adolescent |
Planche 18 :Tumeurs ostéolytiques Retour
Destruction ostéoclastique prédominante dans ce type de lésions (le degré de réparation ostéoplastique dépend du caractère plus ou moins malin et agressif de l’atteinte tumorale). Fig. 1-2-6 : ostéolyse articulaire sup G vertèbre thoracique Fig. 3 à 5-7 : ostéolyse articulaire inf G axis |
Page mise à jour le 05/02/2015