. Approche anthropologiqe de la bipédie. Etude descriptive anatomique et fonctionnelle. Hérédité et évolution. Déterminants et conséquences écologiques. Année de soutenance : 2000 Maître de mémoire : R.PERROT Auteur : Alexis THEZE Conclusion du mémoire : Chaque posture et chaque démarche est le reflet d'une histoire humaine génétique et adaptative qu'elle raconte à travers des tensions musculo-aponévrotiques, des asymétries d'amplitude articulaire, des déformations osseuses. . . La nature a procédé à de multiples sélections sous la pression de niches écologiques qui ont varié au cours des changements géologiques et climatiques, et en fonction de la dispersion géographique. La nécessité de conquérir de nouveaux espaces a pu pousser certains Primates à s'éloigner du milieu arboricole qui avait induit une aptitude à la posture et à la marche bipède, tant par la verticalisation que par l'acquisition de schémas locomoteurs. La loi de l'économie énergétique pourrait bien avoir été une règle évolutive. Elle justifierait la solution bipède chez ces hominoïdes contraints de s'aventurer en milieu découvert Elle explique la synergie fonctionnelle mécanique des membres inférieurs et du bassin. La variabilité de l'homme traduit une richesse de sa bibliothèque génétique mais aussi un mode d'expression somatique particulièrement souple. L'adaptation bipède a bénéficié de l'interaction des mutations du génome et de cette plasticité phénotypique. ' Il est difficile de séparer la bipédie des autres éléments de l'évolution humaine, comme il est impossible de comprendre cette évolution en dehors de l'écosystème. L'étude des causes et conséquences d'une évolution biologique peut se faire à travers des nosologies multiples : causes écologiques, transfomations biologiques, conséquences culturelles, ou bien encore causes biologiques, transformations culturelles, conséquences écologiques, ou bien encore causes culturelles, transformations écologiques, conséquences biologiques... L'étude des phénomènes du monde vivant, déjà limitée par la vision restreinte que nous en avons, se complique par leur résistance à se laisser modéliser : chaque élément biologique agit sur les autres et est influencé par eux, à la fois dans le temps et dans l'espace. Il s'agit d'un système dynamique faisant intervenir des processus aléatoires.... La maturation anatomo-fonctionnelle des réseaux neuronaux fait ainsi appel à la théorie des formes et de la complexité, à la cybernétique, c'est à dire à des domaines que les mathématiciens qualifient de non linéaires. Le comportement du tout est qualitativement différent de celui des parties, qui n'acquièrent leur individualité que par interaction rétroactive les uns avec les autres. L'adaptabilité appartient au chaos. On constate une fois de plus que l'approche anthropologique ne peut être que globalisante. L'étude de l'homme nous ramène toujours à l'ensemble des autres disciplines, non seulement biologiques et socio-ethnologiques, mais aussi physiques et mathématiques, philosophiques et même religieuses... La station érigée a longtemps imprimé la pensée symbolique d'un homme proche de la nature, à la fois conscient de l'avantage que lui confère sa différence et respectueux d'un environnement qui le nourrit : l'homme sage sait s'intégrer dans l'écosystème qu'il domine. On est passé d'une phase d'influence de l'environnement sur l'homme à une phase d'influence de l'homme sur l'environnement et donc sur lui-même.Les pressions sélectives du monde d'aujourd'hui paraissent devenir essentiellement socio-culturelles. |